Une année d’expérimentation d’une page Facebook
par une enseignante de collège
https://www.facebook.com/artsplastiquescollegerimbaud/
Enseignante au collège Arthur Rimbaud de Belfort, j’ai décidé d’ouvrir une page Facebook centrée sur le cours d’arts plastiques en décembre 2015, dans le but d’un prolongement possible de mes cours d’arts plastiques au-delà des murs du collège.
1. Les usages
J’y publie des travaux produits en arts plastiques qui ont particulièrement bien fonctionné, ceux d’élèves à l’aise dans la discipline, mais aussi ceux d’élèves n’étant pas dans une dynamique de réussite dans leur scolarité en générale. Cela permet de les valoriser et de mettre en avant des compétences qui ne s’expriment pas de manière purement scolaire.
Je publie également des images d’oeuvres ayant eu un impact particulier sur les élèves. Par exemple, lors d’une séance, je montre le site de l’artiste Victor Castillo. Une élève me demande si elle peut avoir les références. Il me suffit dès lors de mettre les élèves sur la page Facebook et d’assurer ainsi une diffusion à la classe concernée, voire à d’autres classes.
C’est également le cas avec de petites vidéos sur l’art que je peux avoir fait découvrir aux élèves en classe et qu’ils souhaiteraient revoir ou montrer à leur entourage. Exemples qui fonctionnent très bien : la petite vidéo sur le cri d’Edvard Munch (https://www.youtube.com/watch?v=WKQansX9O94&feature=share)
Cliquez sur l’image pour accéder à la vidéo
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La page permet aussi de mettre en avant des activités annexes au cours comme un atelier de peinture acrylique (qui concerne une dizaine d’élèves volontaires des 4 niveaux) ou une exposition de travaux hors de l’établissement.
2. Le cadre
Afin de respecter l’anonymat des élèves, les photos de leur visage n’apparaissent pas. Pour les identifier, je me contente du prénom et de l’initiale du nom de famille. On peut s’apercevoir dans les commentaires que les élèves ont aussi besoin de se reconnaître et de reconnaître leurs camarades sans toutefois révéler leur identité.
Concernant l’utilisation de la page, je n’ai pas donné de consignes aux élèves, me contentant de la présenter en classe. S’il existe une forme de réticence de la part des adultes et des adolescents vis-à-vis des réseaux sociaux, force est de constater que sur ces cinq mois d’existence de la page, aucune remarque négative n’est à noter. Si cela venait à se produire, il serait toujours simple de parler à l’élève concerné et de supprimer la publication indésirable. La crainte ne fait pas avancer. A ce propos, il me semble qu’on ne fait pas assez confiance aux élèves, premiers utilisateurs de ce type de média et qui, au fond, en connaissent tout à fait l’intérêt et les limites. Je n’ai pas non plus jugé utile de demander des autorisations aux parents dans la mesure où les élèves ne sont pas nommés et leur visage n’apparaît pas.
La messagerie : elle a été utilisée à une occasion par les élèves sur ma demande. Il s’agissait d’envoyer la photo d’une sphère (nous avions travaillé sur ce thème en cours auparavant). Ce “devoir” ne consistait qu’en un bonus. Sur une classe de 27 élèves, 4 ont choisi la messagerie de l’établissement, 12, mon compte gmail, et 8 la messagerie de la page Facebook. Dans tous les cas, les retours des adolescents se sont faits par l’intermédiaire d’outils numériques.
CONCLUSION
La page n’est pas à considérer comme un élément autonome sans lien avec les cours, leur progression et leur évaluation. Elle n’existe que par eux et ne s’alimente que de ce qui se passe concrètement lors des séances d’arts plastiques. Il est très facile et surtout rapide pour moi de publier des photos en temps réel, pendant le cours, et de le signaler aux élèves, rendant la séance interactive.
Cette page est pour moi une pratique du numérique comme une autre dont je n’ai, pour l’instant, constaté que les points positifs. C’est une fenêtre ouverte sur le cours pour les élèves, les parents et la communauté éducative.
Juliette VIZZACCARO