Les réseaux sociaux : amener les élèves à passer d’un rôle de consommateur à un rôle actif et responsable sur le net.

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Les réseaux sociaux permettent aux élèves de passer d’un rôle de consommateur à un rôle actif et responsable sur le net.

 

 

 

 

 

 

 

Lorsqu’un enseignant décide d’offrir aux élèves, une page de partage en lien avec les arts plastiques sur Facebook, le plus difficile à obtenir des élèves est une publication ou un commentaire.

L‘élève adopte en priorité, comme la plupart des internautes, une position passive d’observateur de la page. Les professeurs du groupe des TraAM ont cherché comment modifier cette tendance.

Les enseignants ont commencé par attendre des élèves un travail de  publication hors temps scolaire. Quelques élèves ont joué le jeu. Mais pour augmenter ce nombre, les enseignant ont du envisager la possibilité pour les élèves de publier pendant les heures de cours. C’est une étape encore en d’expérimentation à ce jour.

Le règlement intérieur des établissements interdit souvent l’usage du téléphone portable aux élèves au sein des établissements. Il est important de savoir aborder ce problème avec l’équipe de direction en liant cet usage aux programmes. Il n’est pas indispensable, loin s’en faut, d’utiliser les réseaux sociaux, mais ils sont un des vecteurs possibles dans le nouvel usage du numérique. Le B.O. (Volet 1 : les spécificités du cycle des approfondissements (cycle 4) B.O. Annexe 3 Programme d’enseignement du cycle des approfondissements (cycle 4)) cité ci-dessous est très clair sur la nécessité de former les élèves à la collecte d’informations, à la confrontation des points de vue, à la diffusion d’images, de points de vue, d’informations.

Dans une société marquée par l’abondance des informations, les élèves apprennent à devenir des usagers des médias et d’Internet conscients de leurs droits et devoirs et maîtrisant leur identité numérique, à identifier et évaluer, en faisant preuve d’esprit critique, les sources d’information à travers la connaissance plus approfondie d’un univers médiatique et documentaire en constante évolution. Ils utilisent des outils qui leur permettent d’être efficaces dans leurs recherches. Mieux comprendre la société dans laquelle ils vivent exige aussi des élèves qu’ils s’inscrivent dans le temps long de l’histoire. C’est ainsi qu’ils sont davantage confrontés à la dimension historique des savoirs, mais aussi aux défis technologiques, sociétaux et environnementaux du monde d’aujourd’hui. Il s’agit pour eux de comprendre ce monde afin de pouvoir décider et agir de façon responsable et critique à l’échelle des situations du quotidien et plus tard à une échelle plus large, en tant que citoyens.
NOR : MENE1526483A arrêté du 9-11-2015 – J.O. du 24-11-2015 MENESR – DGESCO MAF 1

Comment peut-on utiliser le numérique tout en privant les élèves de leur outil de prédilection ou en bloquant l’accès aux réseaux sociaux sur les postes mis à leur disposition? A l’ouverture de la page Facebook du cours d’arts plastiques dans mon établissement, j’ai pu constater que le premier mouvement des élèves était de me demander toutes sortes d’autorisations, comme s’ils imaginaient d’avance, qu’en mettant à leur disposition un outil qu’ils utilisent au quotidien, je cherchais à les restreindre dans leurs actions.
Plutôt que de poser en amont des séries d’interdits quant à l’usage des outils numériques, il me semble plus pertinent de montrer aux élèves leur utilité et leur bon usage. Pendant une séance, par exemple, si un élève produit un travail qui mérite d’être partagé, il est tout à fait simple de le mettre en ligne sur la page consacrée à la discipline. J’ai pour habitude, dans ce cas là, de projeter l’image de la page via le vidéo projecteur. Ainsi, celle_ci
En voici un exemple simple illustré. Je propose aux élève une petite recherche. “Quels dessins ou symboles peuvent permettre à mon entourage de me reconnaître sans que j’ai à indiquer mon nom ou à montrer mon visage” Charlie J. produit ce dessin:

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Je lui demande en quoi ce mouton le caractérise. Pour lui, il s’agit d’une évidence que je suis bien incapable de comprendre. Je publie l’image sur le site. Immédiatement, via le vidéoprojecteur, ses camarades s’exclament: “C’est Charlie” ce qui ravit l’interessé qui me prouve ainsi la pertinence de sa démarche, puis dans les jours qui viennent, des élèves d’autres classes interviennent sur cette petite devinette ce qui prolonge ce moment bref du cours et me permet d’enrichir le propos sur le symbole et l’image dans la classe de cet élèves et dans celles du même niveau.

Puisque les élèves assistent à cette manipulation de l’enseignant ; ils peuvent se sentir approuvés  et faire eux-mêmes cette démarche. Il est fréquent, que pour un même niveau, les contenus des séquences soient communs. Cette publication va donc élargir la diffusion, dans un premier temps, aux autres classes de ce niveau. Il est, bien sûr, nécessaire de procéder à une sélection aussi bien pour l’enseignant que pour l’élève, ce qui constitue déjà en soi une tâche complexe et évaluable.

Commenter :

L’élève est conscient que l’univers informatique est désormais relié à l’école, et lu par un large public. Ce qu’il diffusera sur cette page sera plus réfléchi.
Il est évident que l’élève sera moins spontané sur une page en lien avec le collège que sur ses réseaux sociaux habituels et que c’est, de loin, préférable. Comme c’est le cas dans la vie en société, il est primordial que l’élève sache reconnaître les différents niveaux de langage. C’est exactement la même chose avec un site. Comment puis-je m’adresser à la communauté scolaire, aux parents, à mes seuls camarades ? Que puis-je ou non dire et sous quelle forme ? Quelles sont les limites ?
En tant qu’enseignante qui intègre les réseaux sociaux à ma pratique, je n’ai jamais eu de problèmes dans les commentaires ou postes élèves dans la salle d’arts plastiques. Il faut, me semble t-il, établir une relation de confiance et ne pas mésestimer leur capacité des élèves à se saisir de ces nouveaux outils.

« L’élève passe progressivement de ses intuitions et usages spontanés à des réalisations réfléchies nécessitant d’organiser et formaliser davantage ses productions en respectant des règles et des normes qui permettent la compréhension et l’échange. C’est au cycle 4 que l’élève travaille les codes pour eux-mêmes et réalise qu’il s’agit de systèmes dont la puissance est infinie et ouvre à la liberté de penser et d’agir. »

Extrait du B.O. : penser et communiquer. NOR : MENE1526483A arrêté du 9-11-2015 – J.O. du 24-11-2015 MENESR – DGESCO MAF 1

Pour ce qui est de la publication hors temps scolaire, elle est à penser sous deux angles . Tout d’abord il ne peut s’agir d’une nouvelle forme de devoir du type : « vous posterez pour le 10 novembre une image de votre travail sur le site. » C’est un écueil qui doit être évité car c’est se contenter de transférer une habitude qui finalement, techniquement, n’avait pas besoin de ça et que cela n’enrichit pas.
Alors que nous abordons l’autoportrait en classe de 4ème, un débat naît spontanément autours du “selfie”, très pratiqué par les adolescents, sortes d’autoportraits qu’il pensent spontanés et immédiats mais qui sont régis par des codes. Je propose aux volontaires de m’envoyer des “selfie” via le site Facebook. Au cours de la séquence suivante, nous avons des images à analyser et à confronter afin qu’ils prennent la mesure de ce phénomène et qu’ils soient plus conscients des enjeux de ces images.

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L’aspect immédiat de la publication et de la diffusion des images et une chance dans notre discipline. Les outils numériques facilitent la communication entre les élèves et les enseignants et évite des manipulations fastidieuses. Voilà pourquoi il semble primordial de les utiliser et de les exploiter dans un esprit de confiance partagée.

Juliette Vizzaccaro

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