“Détourner des outils technologiques pour créer”
puis
“Comment se donner des règles et utiliser des algorithmes pour créer”
Collège Poudhon, Besançon.
Les élèves de la classe de 3eF du collège Prouhon de Besançon ont participé à un projet artistique, culturel et scientifique intitulé
‘’Détourner les moyens technologiques pour créer’’
dans le cadre d’un EPI technologie, arts plastiques, mathématiques et français.
Un partenariat a été mis en place avec l’association 3615 Señor et l’artiste Guillaume Bertrand.
Ce projet pédagogique a été validé par
la Direction Académique de l’Action Culturelle du Rectorat de l’académie de Besançon
et subventionné par la
Direction Régionale des Affaires Culturelles et le Conseil Départemental.
Après une présentation du projet et quelques expérimentations en programmation,
les élèves ont rapidement compris les enjeux scientifiques, techniques et artistiques du projet.
Par groupe de quatre, les élèves ont découvert l’univers des algorithmes à l’aide
d’une série de règles qu’ils ont appliquées de façon systématique
pour occuper l’espace d’une feuille A4.
Exemple 1 |
« Dessiner une ligne, les quatre en même temps. Ne jamais lever le crayon.
Ne jamais s’arrêter plus de 5 secondes. Ne jamais croiser une autre ligne. Dessiner une ligne, les quatre en même temps. Ne jamais lever le crayon. Ne jamais s’arrêter plus de 5 secondes. Ne jamais croiser une autre ligne. Dessiner une ligne, les quatre … » |
En assemblant des cartes sur lesquelles différentes actions et contraintes étaient notées,
chaque groupe d’élèves ont ensuite défini un algorithme leur permettant de tracer des lignes
dans l’espace du hall du collège. Une couleur différente a été attribuée à chacun des algorithmes.
Après quelques essais, les élèves ont investi le hall du collège à l’aide des scotchs de couleur.
Les algorithmes seront réutilisés en cours de mathématiques pour travailler sur les probabilités.
Vocabulaire: Ligne, forme, couleur, composition, espace, point de vue, spectateur, installation,
art collectif, art éphémère, art dans l’espace public, art numérique, …
Puis est venu le moment d’apprendre à programmer des robots qui, une fois équipés d’un feutre de couleur,
se sont mis à dessiner à la place des élèves des formes géométriques plus ou moins complexes.
Les robots n’étant pas parfaits, les élèves ont été obligés de composer avec des décalages,
des imprévus, des accidents, etc.
En français, les élèves ont créé une ou plusieurs phrases de la longueur d’un tweet environ en s’inspirant des espaces extérieurs du collège et des souvenirs que cela leur évoquait.
Pour raviver des souvenirs, ils ont tout d’abord étudié l’œuvre intitulée Je me souviens de Georges Perec.
Pour créer l’étonnement, ils ont tenté d’imiter Jacques Prévert dans son poème « Cortège » ou encore Jean Tardieu et ses consignes absurdes dans le Professeur Froepel.
Enfin, ils se sont essayés au jeu du hasard avec des questions/réponses à la façon d’André Hardellet dans la Cité Montgol ou en jouant au jeu du cadavre exquis des écrivains surréalistes.
« Certains matins, les aiguilles de l’horloge s’amusaient à courir plus vite que nous. » Florie-Anne / Carène
« Des lettres éphémères pour des souvenirs éternels. » Thomas / Abderrahmen
« Ici gît plus d’un souvenir, les ruines de l’ancien self » Maëlle / Eloïse
« Gravez ces mots de mon cœur dans la cour.» Mehdi /Sinem
« Bruyants, tels des éléphants, ils rejoignirent leur clan presque en rangs. » Coeurwine /Lilou
« Souvent, le vent souffle dans la cour et balaye le cours de nos souvenirs. » Clara /Enzo
« Le monde n’était pas reconstruit ; les tables de ping-pong étaient déjà là. »
Alexis, David, Brice
Il était cette fois temps d’inventer une typographie pour les phrases créées en français. Après avoir commenté quelques exemples d’affiches dans lesquelles la typographie jouait le premier rôle, les élèves ont créé leurs propres caractères qu’ils ont ensuite codés en fichier Excel.
Toutes les connaissances et les savoir-faire étaient réunis pour pouvoir travailler dans les cours Pergaud et Chailluz. L’artiste Guillaume Bertrand est donc venu avec un robot fabriqué par le collectif 3615Senor. Constitué de medium pour le corps et de deux roues de vélo pour sa mobilité, cartes électroniques et open source permettent de le programmer. Le robot trace alors au sol des pixels à l’aide de 5 bombes de peinture actionnées par des moteurs de portières de voitures. Grâce à cette belle création que les élèves ont programmée, les phrases qu’ils avaient écrites ont pu être inscrites à même le sol, à l’échelle des deux cours.
Les algorithmes n’ont désormais plus de secret pour les 3eF qui ont tous participé avec sérieux et bonne humeur à la création d’une réalisation artistique collective et interdisciplinaire. Les enseignants d’arts plastiques, de français, de mathématiques et de technologie se joignent à la classe pour adresser un GRAND MERCI à Guillaume Bertrand et au collectif 3615Señor sans lesquels cet EPI n’aurait pu avoir lieu.
Mesdames Vuillien, Zerjal et Verjus
Monsieur Archambault