Ressource : La scénographie renouvelée du musée des Beaux-Arts de Belfort

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Le jeudi 11 avril 2019 s’est tenue le seconde journée de réunion de formation du bassin de Belfort, conduite par Madame Juliette VIZZACCARO et Madame Agnès LLORET.
La matinée s’est déroulée au collège Arthur Rimbaud, l’après-midi au musée des Beaux-arts de Belfort.

 

Le jeudi 11 avril 2019, la deuxième partie de la réunion de bassin des professeurs d’arts plastiques de Belfort s’est déroulée au Musée des Beaux-Arts, Tour 41, en rénovation depuis trois ans. Les collections du Musée des Beaux-Arts, abritées depuis 2008 dans la tour pentagonale imaginée par Vauban, sont de nouveau visibles au public depuis le 2 mars 2019.

 

  • Un rappel s’impose : en juillet 2016, des chutes de briques de la voûte oblige à une fermeture de l’édifice et à une restauration complète. Quand la tour pentagonale accueillait le Théâtre du Pilier, la couche de chaux blanche qui maintenait la structure avait été retirée. Après restauration, elle a donc été appliquée à nouveau, ce qui a redonné la couleur blanche d’origine et a permis d’aérer un espace dont le plafond bas pouvait diminuer la sensation d’espace.

 

Monsieur Jérôme Marche, Assistant de conservation du patrimoine principal et Responsable de l’action culturelle a présenté la nouvelle scénographie du musée en explicitant les choix mis en œuvre.

 

  • L’équipe du musée a réfléchi, en interne, à une nouvelle scénographie en partant de la notion d’espace. Ce travail collectif a fait participer chacun de ses membres. Une nouvelle scénographie est née. Les espaces ont été ouverts et le mur remplacé par des cloisons. L’espace s’en trouve ainsi prolongé et offre des perspectives pour le regard du spectateur qui appréhende ainsi l’exposition de manière globale et non plus de façon fragmentée, à l’époque où les espaces été indépendants les uns des autres. Un code couleur permet aujourd’hui de délimiter les différentes thématiques dans la mesure où le musée propose des œuvres allant du gothique rhénan au paysage hollandais du XVIIsiècle. Ainsi, pour une même période, un pan de mur coloré s’associe à l’arrière-plan d’un chef d’œuvre de cette période. C’est le cas, par exemple, de La femme au turban, une huile sur toile de Jacques-Émile Blanche de 1920, qui n’avait pas été exposée depuis plusieurs décennies.

 

  • L’équipe a aussi fait le choix de mettre en avant les œuvres et objets d’art des donateurs principaux. Ainsi, la collection de sculptures de Camille Lefèvre qui, en 1933, eut la préoccupation, avec son épouse, de partager son patrimoine artistique avec la ville de Belfort.

 

  • Si la collection comporte quelques œuvres essentielles comme l’huile sur toile de Gustave Doré, Entre ciel et terre (1861), elle offre également un panorama du renouveau artistique de la deuxième moitié du XXsiècle. Les œuvres essentielles de l’artiste régional Bernard Gantner (1928-2018) en sont un excellent exemple. Le musée a fait le choix de les mettre en regard de l’art japonais avec une présentation simultanée de son travail et de livres d’estampes sur le thème de l’arbre.

 

  • Les socles, quant à eux, jouent le jeu de la transparence et permettent une vision globale des sculptures en étant placés au milieu des salles.

 

  • Enfin, la communication visuelle a été repensée : les plaquettes et affiches mettent en symétrie des portraits de la collection avec des photographies des visages de membres de l’équipe du musée.

 

Monsieur Jérôme Marche souligne les difficultés à attirer un public vers ce type de collections plutôt « patrimoniales » et son souci, en renouvelant la scénographie du musée, de rendre accessibles et lisibles les œuvres de la collection en les inscrivant dans l’histoire locale. À cette exigence s’ajoute celle de renouveler les choix des œuvres présentées, tout en maintenant la présence des objets d’art idiomatiques de la collection, comme les sculptures d’Auguste Bartholdi. Le public scolaire (de la maternelle au lycée) a le choix de travailler sur des thématiques variées telles que le portrait, le paysage ou encore le bestiaire. Il est proposé aux enseignants des partenariats avec les établissements scolaires : visite guidée globale ou travail plus concentré sur un thème précis à définir avec le professeur, possibilité d’accéder à des œuvres mises en réserve dans la collection.

 

  • Pour clore cette journée, chacun a réfléchi à la façon de réinvestir cette nouvelle scénographie dans les établissements, que ce soit par le biais des galeries d’établissements, existantes ou à créer, ou d’accrochages plus modestes.

 

  • Les axes retenus de cette seconde partie de stage ont été :

– La mise en valeur d’une production plastique par un arrière-plan de couleur.

En valorisant une œuvre dans chaque espace, l’attention du spectateur est attirée par son caractère emblématique et représentatif de l’époque dans laquelle elle se situe. Elle agit comme un repère de son époque et un point d’entrée pour accéder à un parcours qui fait sens. Cela pourrait s’appliquer dans le cadre de travaux scolaires, exposés non dans un souci de mettre en avant les productions plastiques des élèves de manière qualitative, mais plutôt d’analyser en quoi elles seraient exemplaires d’une démarche de type artistique.

– La présentation des esquisses et croquis : le cheminement de l’œuvre
Pédagogiquement, il  paraît pertinent d’inscrire le travail plastique dans un processus de création. Les élèves pourraient ainsi percevoir et les étapes de la genèse de l’œuvre, et l’importance de ce processus dans leur propre pratique.

– Les jeux d’ombres entre les productions en volume et l’espace qui l’environne.

– L’intérêt de la cloison amovible qui délimite sans fermer l’espace de présentation des productions plastiques des élèves.

 

Compte-rendu de Madame VIZZACCARO et Madame LLORET.